Le Transcribouillateur de Sir Raven

SCP, ANNEXES, CONTES

Date Titre Auteur
20 avril 2015 SCP-2008, Vaches à statoréacteurs (défuntes) Von PincierVon Pincier
SCP-1467, L'Homme qui n'existait pas fooloftimefooloftime
21 avril 2015 SCP-662, Mr. Deeds Rick RevelryRick Revelry
SCP-835, Données Supprimées Rétablies DrClefDrClef
22 avril 2015 662-L1 Rick RevelryRick Revelry
23 avril 2015 SCP-835 (Déclassifié) DrClefDrClef
Débriefing d'intervention de la FIM ζ-9 (Déclassifié) DrClefDrClef
SCP-1295, Meg's Diner DmatixDmatix
24 avril 2015 Mardi, 11 heures 00, Salle de Conférence Numéro Trois Mr CarbonMr Carbon
25 avril 2015 SCP-783, Maison de Baba Yaga (détruite) LoomerLoomer
Rapport d'expérience 783 ArlecchinoArlecchino
16 juin 2015 SCP-370, Une Clef Alias PseudonymAlias Pseudonym
Proposition de qntm (Le Cadenas) qntmqntm
20 juin 2015 Parti en éclats RandominiRandomini
20 juillet 2015 SCP-2719, L'Intérieur RandominiRandomini
5 mars 2016 SCP-2718, Ce qui se passe après Michael AtreusMichael Atreus
10 décembre 2016 Il faut qu'on parle de Cinquante-Cinq qntmqntm

HUBS, PAGES INFOS

Mise à jour 24 avril 2015 FIM Theta-90 – Centre
Mise à jour au 25 avril 2015 Groupes d'intérêt anglais
Mise à jour au 17 juin 2015 Centre des canons anglais
Mise à jour au 18 juin 2015 Infondé – Centre
Le Nid du rat – Centre
La Guerre cool – Centre
Mise à jour au 20 mars 2016 Classes d'objets

ASSESSEMENT (3000/6300 w).

notation: 0+x

« C'est beaucoup trop tôt pour remettre l'équipe Sparkplug sur le terrain. »

D.C. al Fine, la sous-secrétaire générale de la Coalition Mondiale Occulte, se tenait debout au milieu d’un simple cercle de ténèbres, entourée par cent-huit points de lumière. Ce jour-là, elle avait décidé de ressembler à Audrey Hepburn, avec robe Givenchy, parapluie et chapeau farfelu. D’un autre côté, Audrey Hepburn n’eût jamais ces yeux froids et sinistres ou cette expression de domination hautaine. D.C. al Fine portait bien l’apparence de la célèbre actrice, mais elle ne pouvait pas se défaire de ce côté tranchant qui lui avait valu le surnom de “Dame Terrible”.

« Ce que vous devez bien comprendre, c’est que l’équipe Sparkplug est l’une de nos meilleures équipes d’évaluation, expliqua-t-elle. Avec ses trois vétérans, elle comptabilise plus de trente ans d’expérience dans le domaine du paranormal. L’équipe a plus d’une douzaines de missions réussies à son actif. Ils étaient un instrument finement réglé… et ils ont perdu l’un de leurs éléments essentiels. Il a été remplacé, certes, mais ils n’ont pas eu le temps de s’adapter au changement de composition de l’équipe. Vous leur demandez de retourner sur le terrain après seulement quelques mois. C’est prématuré. »

L’un des points de lumière émit un flash brillant, s’étendit pour prendre la forme d’une grande silhouette en robe noire contournée de lumière violette. Un petit encart flottant à hauteur de son torse indiquait que l’avatar était celui du Lord Marcus Crowley, antipape de l’Église unifiée de Satan, scientifique. « Votre inquiétude pour vos opérateurs est admirable, Madame, dit la silhouette, mais inutile. Vos opérateurs sont prêts. Ne vous faites pas d’illusions.

— Les augures approuvent Sa Méchanceté, dit une jeune femme vêtue d’une bure blanche, qui tenait un écheveau de fils entre ses mains. Elle était identifiée comme étant l’Oratrice pour les Humains des Nornes de silicone.

— S’agit-il d’un véritable accord ou simplement d’un vote majoritaire ? demanda al Fine.

— Accord, répondit l’Oratrice pour les Humains. Urthor, Verthandi et Skuldr sont toutes en accord quant à la justesse de cette action.

— Les sentiments personnels doivent être laissés de côté. Il nous faut agir. Sur cette question, les membres du Conseil sont d’accord, dit Lord Marcus. Ne vous détournez pas de la sagesse en choisissant de pécher et préférer la stupidité. »

Tout autour d’elle, cent-huit étoiles clignotèrent et descendirent d’un commun et muet accord.

« En ce cas, je prendrai l’avis du Conseil en considération, dit al Fine. S’il n’y a pas d’autres objets à l’ordre du jour, je déclare ajourné ce Conclave. »

Une par une, les étoiles s’éteignirent, laissant al Fine flotter seule et silencieuse dans le vide. Elle ferma les yeux et les rouvrit lentement, se trouvant alors dans son bureau au quarantième étage de la tour du Secrétariat des Nations Unies, au-dessus de Manhattan. Elle se frotta le front et prit un moment pour se recomposer, attendre que la nausée de la convergence se dissipe.

La sous-secrétaire générale saisit son combiné téléphonique et composa un numéro qui n’existait pas. On répondit avant même que la première sonnerie n’eût fini.

« Passez-moi la division PHYSIQUE », dit-elle.


« Qu’est-ce que tu sais à propos de la Fondation ? demanda Bullfrog.

— Ils sont l’une des… si ce n’est la plus grande… organisation paranormale qui n’est pas membre de la Coalition Mondiale Occulte. Ils se concentrent principalement sur la capture et l’acquisition d’objets paranormaux. Ils entretiennent un vaste réseau de sites de confinement dissimulés à travers le monde, ce qui fait d’eux l’une des rares organisations non-coalisées avec une présence mondiale, avec la Main du Serpent et la prétendue Insurrection du Chaos. D’après le règlement, tout engagement sur le terrain contre des agents de la Fondation doit être évité, sauf en cas d’extrême urgence. Niveau 3 de réponse.

— Okay, acquiesça Bullfrog. Tu viens de prouver que t’as lu le manuel. Maintenant, dis-moi ce que tu sais vraiment de la Fondation. »

Spider soupira intérieurement en prenant une profonde respiration. « Ce sont des accumulateurs, dit-elle enfin. Contrairement à certaines organisations, leurs actions n’ont pas l’air de servir un but politique ou économique particulier. Ils exploitent très peu les para-menaces qu’ils détiennent et il semblerait que ça soit principalement pour financer leurs opérations. Ils se sont alliés, brièvement, avec la commission Bowe du gouvernement des U.S.A., mais ça n’a pas marché. Officiellement, ils sont une organisation clandestine, autonome, sans allégeance. Sous la table, par contre, ils ont l’air de recevoir un appui considérable de la part de gouvernements nationaux qui ne veulent pas s’occuper des régulations et de la paperasserie de la Coalition. Ils ont aussi une drôle d’obsession avec une séquence particulière de trois lettres. Au début, on a cru que c’était lié à leur slogan officiel, mais les théories actuelles disent que la séquence linguistique a pour eux une signification occulte, vu qu’elle apparaît dans le nom de leurs sociétés-écrans et dans leur documentation interne. Les directives actuelles concernant la séquence de trois lettres est d’éviter autant que possible son usage, au cas où le principe de contagion pourrait être utilisé pour pénétrer la sécurité interne de l’organisation. Nos ordinateurs ne peuvent même pas utiliser le Secure Copy Protocol1 à cause de ça.

— Pas mal, dit Bullfrog. C’est un tableau plutôt complet… pour l’employé de bureau. Maintenant, laisse-moi te donner la version des agents de terrain. »

Le barraqué fit craquer les jointures de ses doigts et se renfonça dans son siège tandis que le petit jet privé poursuivait son long vol au-dessus des nuages. « Les opérateurs de la Fondation que nos agents de terrain ont le plus de chance de rencontrer font partie de leurs équipes de confinement. Ils sont équivalents à nos équipes d’évaluation du PHYSIQUE, et ils sont vraiment bons. On est à peu de choses près leurs égaux en termes d’entraînement, d’équipement et d’appui. Mais là où on se distingue, c’est dans notre mission et nos objectifs.

« La Fondation s’intéresse surtout à la découverte, la capture et la détention des para-menaces, poursuivit Bullfrog. Ça se voit dans leur équipement : un paquet d’armement non-létal et de matériel de capture. Alors qu’une équipe de la Coalition se concentre avant tout sur la mission quintuple : nulle part dans notre mission il est écrit qu’on doit embarquer vivante chaque para-menace qu’on trouve.

« Plus important, ce sont des conscrits qui font la majeure partie du travail d’évaluation de la Fondation, des “classe D”, comme ils les appellent. Des indésirables politiques et des criminels condamnés qu’ils balancent, de force, dans les situations dangereuses où ils préféraient éviter d’utiliser des membres de véritables forces d’intervention. Donc le moral de leurs équipes a tendance à être bas, étant donné qu’à peu près la moitié de leurs équipes n’a aucune envie d’être là et aucune envie d’accomplir la mission.

« En bref, il est tout à fait possible qu’une bonne équipe d’évaluation de la CMO peut discrètement, sous le nez de la Fondation, récupérer l’objectif et foutre le camp avant même qu’ils comprennent qu’on était là. On l’a déjà fait par le passé, une fois où la Fondation a commencé son opération après qu’on ait repéré la para-menace. Le règlement nous ordonne d’éviter le contact avec le personnel de la Fondation autant que possible… mais ça ne veut pas dire qu’on doit rester le cul sur nos chaises et les laisser récupérer les para-menaces comme ça leur chante, conclut Bullfrog.

— En fait, c’est probablement une bonne idée de les empêcher de mettre leurs putains de mains sur autant de para-menaces que possible », dit Skunkboy. Il s’assit sur le siège qui faisait face à Bullfrog, feuilletant un magazine pornographique d’un air plein d’ennui détaché. « On n’a pas la moindre idée de ce qu’ils foutent avec… mais sans doute qu’il vaut mieux les empêcher de les empiler dans ce qui pourrait bien être un arsenal paranormal.

— Bien sûr, tout ça en supposant qu’on tombe sur une équipe de confinement de la Fondation et pas une force d’intervention mobile, expliqua Bullfrog. Eux, ce sont leurs unités pour jouer en extérieur. Leurs meilleurs éléments. L’élite. Pense à eux comme nos équipes de choc.

— Si on tombe sur une FIM, on les laisse prendre la para-menace, précisa Skunkboy. On observe, on enregistre la capture, on essaie de récupérer un maximum d’info, mais on ne se rapproche pas trop.

— Reçu, dit Spider, retournant les informations dans sa tête. Est-ce qu’on a des canaux diplomatiques avec eux ? Des contacts, des accords ?

— La Coalition, oui. Mais nous, non, expliqua Bullfrog. Quelques anciens membres de la CMO sont partis à la Fondation et vice-versa. Et il y a eu quelques fois où les deux organisations ont trouvé un terrain d’entente quant à… une certaine manière de procéder… et se sont retrouvés à bosser ensemble. Mais d’un autre côté, la position officielle de la Coalition est que la Fondation, en tant qu’organisation indépendante, n’est pas reconnue par le Conseil et n’est surtout pas invitée à joindre la Coalition même.

— Ce que Bull veut dire, c’est qu’on essaie de la jouer gentils, mais ne va pas penser que ce sont des alliés, dit Skunkboy. Garde tes alliés tout près, tes ennemis encore plus près. Ce genre de chose. »

Spider acquiesça en guise de réponse, prenant quelques notes dans un cahier avec un stylo-plume dont les superbes incrustations qui semblaient d’ivoire provenaient en fait du fémur d’un meurtrier exécuté : une solution antique et grossière (mais efficace) contre l’espionnage magique. « Quelque chose à ajouter, Kitten ? » demanda-t-elle au quatrième membre de l’équipe, qui faisait des abdos rapides dans le couloir central.

La femme de deux mètres dix s’arrêta au milieu de son redressement et passa une main dans ses cheveux, sans modifier son expression sévère. « Non », dit-elle sèchement avant de se retourner et faire des pompes, ses muscles tendus durement éprouvés par l’effort.

Bullfrog haussa les épaules. Kitten n’avait jamais grand-chose à dire.

Il y eut un son de cloche électronique dans le compartiment des passagers, suivi d’un bref éclat de statique. « C’est le capitaine qui vous parle. Nous arriverons à l’aéroport dans environ quinze minutes. Je vous demanderai de retourner à vos sièges, attacher vos ceintures, replier vos tablettes et redresser vos sièges en position droite. À destination, il sera 16 heures, fera 27 degrés et le ciel est dégagé. »

Spider referma son carnet et le rangea dans sa sacoche, où se trouvaient déjà son grimoire, son ordinateur-tablette et son exemplaire abimé des Poésies complètes de Robert W. Service. « Des conseils de dernière minute ?

— Ouais, détends-toi. Tu t’en sortiras très bien, dit Bullfrog.

— Non pas que ça t’aide si tout part en couille, mais au moins ça te pèsera pas de t’être faite tuer à cause de quelque chose de stupide que t’aurais fait, lança Skunkboy.

— Remballe ta tchatche, le péteux, grogna Bullfrog.

— Oui, monsieur. Semper fi, et nous voilà tous jetés dans le grand bleu sauvage2 », marmonna Skunkboy.

Le sentiment de malaise qui faisait pression sur l’estomac de Spider alors que l’avion initiait la manœuvre d’atterrissage n’avait rien à voir avec le mal des transports.


Je me sens ridicule, pensa Spider en regardant son reflet dans le miroir. Elle ressemblait à un genre de soldat qu’on aurait sorti d’un mauvais jeu vidéo.

Sa combinaison d’infiltration Mark III était véritablement une protection de bonne facture, mais elle avait l’inconvénient malheureux d’être une combinaison moulante, grise et légèrement rembourrée, ce qui — pensa-t-elle — aurait été parfait pour une bombasse à grosse poitrine siliconée et une silhouette en sablier, mais qui n’était pas franchement flatteur sur une universitaire aux hanches larges qui, malgré plusieurs mois d’intense entraînement physique, n’était pas parvenu à se débarrasser tout à fait de sa graisse au niveau des hanches et du ventre.

Sur un homme d’âge moyen, petit, trappu et musclé, aux épaules larges et aux cuisses épaisses comme des troncs d’arbre, l’effet était encore plus frappant. Bullfrog entra dans la pièce et fixa Spider pendant un moment, avant d’ajuster quelques-unes de ses sangles. « Ne serre pas trop au niveau de la poitrine et des hanches, suggéra-t-il. Il ne faudrait pas que ça t’empêche de respirer. »

« Kitten a serré toutes ses sangles au maximum, » fit remarquer Spider.

« Kitten est cinglée. »

Bien vu. Spider attendit sans bouger alors que Bullfrog effectuait encore quelques petits derniers ajustements à sa toile de combat et à ses diverses sacoches et attaches. « J’aurais préféré que t’aies plus de temps pour t’habituer à la combinaison grise, dit-il, les lèvres pincées et concentré. Tu n’as pas pris le coup, encore. »

Pas ma faute s’ils ont écourté à ce point l’entraînement, pensa Spider. Elle attendit que Bullfrog soit satisfait de l’état de son équipement avant de prendre son PDW et passer la sangle à son épaule. Elle se sentait toujours peu familière et mal à l’aise avec cette arme légère, malgré le temps qu’elle avait passé à s’entraîner avec.

Kitten et Skunkboy les attendaient dans la salle de briefing, déjà vêtus de leurs propres combinaisons. Kitten s’était armée d’une carabine aux allures futuristes et d’une arme de poing, nota Spider, ainsi que d’un couteau à la largeur terrifiante au niveau de la hanche gauche. Skunkboy portait un fusil semi-automatique monté d’un viseur compliqué et une arme de poing gros calibre, tandis que Bullfrog portait une arme lourde automatique dont le chargeur était une grosse boîte. Les trois manipulaient leurs armes avec une aisance née de longues années de pratique.

« Vérification des camouflages, » dit Bullforg.

Ils appuyèrent tous les quatre sur les contrôles de leurs casques et le tissu gris couvrant leurs corps et armes devint flou. Le tissu-caméléon ne rendait pas vraiment invisible : il ne faisait que correspondre le mieux possible à leur environnement en utilisant des ensembles de pigments réactifs, un peu de la même manière que la peau des animaux dont il portait le nom. L’inconvénient, c’était que ça ne fonctionnait bien que dans le noir ou à distance, et seulement si le porteur ne bougeait pas. L’avantage, c’était que — contrairement à un revêtement d’invisibilité — si quelqu’un perdait un morceau de tissu-caméléon, on n’aurait pas besoin de raser quatre-vingt kilomètres de campagne au napalm pour s’assurer qu’une technologie de génération +2 ne tomberait pas entre de mauvaises mains.

« Mise-à-jour de dernière minute, annonça Bullfrog alors que les quatre équipiers procédaient aux derniers préparatifs de mission. La suprevision pense qu’une équipe de confinement de la Fondation se trouve dans la zone et cherche la para-menace. On applique le règlement standard. Évitez le contact, ne vous faites pas prendre, essayez de ne pas leur tirer dessus. Des questions ? »

Aucune.

« Dans ce cas, c’est parti. »


La route était dans un sale état, accidentée, pleine de nid de poules, non-pavée et irrégulière. Si le véhicule avait au moins des amortisseurs décents, ça n’aurait pas été si horrible. Mais tel qu’ils étaient, chaque petite bosse et caillou sur la route provoquait des vibrations qui passaient à travers l’affreuse suspension, puis le rembourrage fin des sièges pour finir dans les cuisses, fessier et colonne vertébrale de Spider.

Skunkboy conduisait les phares éteints et la lumière du tableau de bord désactivée. Il progressait prudemment sur la route de montagne à la lumière diffuse des étoiles seulement, optimisée par ses lunettes de réalité augmentée. Les larges lentilles du casque lui donnaient un air de cafard bizarre, et la pâle lumière des étoiles n’arrangeait rien. Il lâcha à voix basse un juron étouffé lorsque la voiture se balança d’avant en arrière après avoir roulé sur une grosse pierre aux bords aigus qui projeta une onde de choc particulièrement vicieuse jusque son coccyx. « E.T.A. ? demanda-t-il à Kitten.

— Deux minutes, murmura l’amazone. Tourne dans la clairière qui est devant. On fera le reste du chemin à pied. » Kitten était assise à l’avant du petit SUV, d’abord parce qu’elle était navigatrice pour cette mission et aussi parce que son grand corps ne serait pas passé facilement dans l’espace exigu des sièges arrière.

Après encore un moment de turbulance et d’agitation, la voiture prit un virage et entra dans une petite clairière dans les bois avant de s’arrêter au pied d’un large sycomore. « Masques et lunettes GIMP, dit Bullfrog. À partir de maintenant, ni voix ni visage. »

Spider enfila ses propres lunettes de R.A. et les maintint bien en place avec les sangles. Comme à l’entraînement, elle ferma les yeux et compta jusqu’à dix avant de les rouvrir. L’image était sombre et indistincte, mais en manipulant la glissière au côté gauche du masque, Spider ajusta les lentilles et elle devint nette.

OCULUS était l’équipement de vision augmentée de la division PHYSIQUE, associant un système de vision en environnement faiblement éclairé avec un système d’imagerie infrarouge et ultraviolette. Un quatrième mode visuel, VERITAS (puisqu’un larbin de la R&D avait décidé que pour un acronyme latin sonnant si cool, ça valait le coup de l’appeler Vital Energy Radiation Imaging Tactical Awareness System), était basée sur une super-technologie de génération +2. Il utilisait une technologie d’imagerie Kirlian authentique pour détecter l’énergie vitale des êtres vivants : l’EVE, pour Énergie Vitale d’Entité. Spider voyait ses équipiers à travers VERITAS comme des silhouettes noires entourées d’auras flamboyantes : Skunkboy était énergique et chaotique, Bullfrog était vibrant et concentré, Kitten était froide et calme, comme les vagues.

Spider leva sa main vers le ciel. Sa propre aura brillait puissamment, erratique et incertaine, comme de l’électricité statique jaillissant du bout de ses doigts.

Elle repassa au mode de luminosité réduite et rabaissa le masque de sa combinaison d’infiltration sur son visage, lunettes comprises, et remonta la fermeture éclaire de son col. Leurs masques enfilés, les quatre membres de l’équipe d’évaluation Sparkplug ne ressemblaient à rien de plus que des robots sans visages sortis d’un film de science-fiction à bas budget. Bullfrog prit un instant pour aider Skunkboy à recouvrir le véhicule d’une bâche de camouflage et se tourna vers les autres membres de l’éqiupe, tapotant sa gorge du doigt deux fois pour indiquer une vérification des communications.

« Sparkplug Trois, essai micro, subvocalisa la grande amazone.

— Sparkplug Deux. Mon micro sonne bien, répondit Skunkboy.

— Sparkplug Un. Vous recevez ? demanda Bullfrog.

— S…, Spider déglutit et s'éclarcit la gorge, le petit bruit lui donnant l'impression d'un affreux vacarme dans la nuit silencieuse, avant de dire enfin : Sparkplug Quatre. Je reçois cinq sur cinq. Vous me recevez ?

— Cinq sur cinq, dit Bullfrog. L'équipe Sparkplug est en position. Central, vous nous recevez ? À vous.

— Central, on vous reçoit cinq sur cinq, dit une voix de baryton dans leurs oreillettes. Sparkplug, sachez que les superviseurs ont confirmé la présence d'agents de la Fondation dans la zone. On estime que vous avez une heure d'avance sur eux. Mieux vaut bouger rapidement.

— Bien reçu. Terminé. » Bullfrog leva son arme et tira rapidement sur la culasse avant de laisser l'arme lourd pendre de sa bandouillère. « On y va. Trois, tu prends la tête. Je surveille les arrières. »

La grande silhouette masquée et anonyme qui ne pouvait qu'être Kitten donna à Bullfrog un acquiescement rapide avant de prendre le chemin escarpé et disparaître dans les bois, suivi des trois autres membres de l'équipe Sparkplug.


Ses cuisses brûlaient, et ses pieds faisaient mal. Elle avait du mal à respirer à travers son masque, qui lui couvrait le nez et la bouche. Elle pouvait sentir piégée sous son masque la puanteur de ses propres peur et sueur, à laquelle s'ajoutait la légère odeur chimique du tissu-caméléon. Au bout du compte, Spider n'appréciait pas du tout cette marche-là.

Elle prit un moment pour boire un peu d'eau dans son sac. La paille passait sous la capuche de sa combinaison, afin qu'elle puisse boire sans avoir à dézipper son masque. L'eau gazeuse ne l'était plus, elle était chaude et avait un goût de plastique. Mais elle avait assez soif pour n'en avoir rien à faire.

L'équipe avait marché pendant deux bonnes heures quand ils rencontrèrent la Fondation. Kitten les entendit la première et leva la main, penchant la tête sur le côté, pour faire ensuite un signe rapide au reste de l'équipe avant de filer se dissimuler dans les buissons. Kitten suivit immédiatement Bullfrog hors du sentier, glissant derrière les larges racines d'un grand chêne, avant d'activer le camouflage de sa combinaison. Bullfrog plaça quelques feuilles et brindilles sur elle afin de dissimuler sa silhouette, puis il se mit à couvert lui-même à un ou deux mètres de distance. Il activa son camouflage également, disparaissant jusqu'à ne ressembler plus qu'à un bout de rocher de forme un peu étrange parmi les buissons.

Kitten fronça les sourcils et secoua la tête en voyant les premiers membres de la Fondation. Ils utilisaient des VTTs, des véhicules tout terrain à quatre roues dont les moteurs monocylindriques de motos rugissaient bruyamment. Ils avaient même gardé leurs phares allumés. Quatre des véhicules étaient montés chacun par deux hommes portant des caméras digitales et des gilets de combat. Le cinquième, dans un charriot à l'arrière, transportait un homme supplémentaire, vêtu d'un uniforme orange. C'était le seul qui n'avait pas d'arme, et ses mains étaient enchaînés au charriot.

Le conducteur du premier véhicule leva la main et le petit convoi se mit à l'arrêt. Les hommes des deux véhicules de tête se réunirent pour discuter autour d'une sorte de carte, pendant que les autres membres de l'équipe s'étiraient et se détendaient.

Le passager du cinquième véhicule, celui dans le charriot, s'éclaircit la gorge pour demander : « Hé, vous pourriez me libérer cinq minutes ? Faut que j'aille pisser.

— Retiens-toi, répondit son conducteur (ou geôlier ?). On y est presque.

— Mec, faut vraiment que j'y aille. À moins que tu veuilles que je pisse là-dedans ?

— Putain… OK, garde tes mains là où je peux les voir, » dit sèchement le conducteur. Un autre garde tira son arme et maintint le prisonnier en joue tout le temps qu'il fallut au conducteur pour défaire les chaînes tout en gardant lui-même une main sur son arme. Et puis, à la grande horreur de Spider, le passager marcha droit vers le chêne derrière lequel elle était cachée, et défit son pantalon.

Elle grimaça, se forçant à rester parfaitement immobile et silencieuse, alors que l'odeur d'ammoniac s'amplifiait dans l'air nocturne. Il ne pissa pas non plus sur elle (Dieu merci pour sa petite pitié !), mais elle était persuadée qu'à un moment, il allait se rendre compte que la lumière était bizarrement déviée à la base de l'arbre, s'il n'entendait pas son cœur battre comme une grosse caisse d'abord…

L'homme dans l'uniforme orange siffla une mélodie enjouée en achevant sa petite affaire et, libéré de son fardeau, il renfila son pantalon. Spider se força à lentement expirer alors que les agents de la Fondation se rassemblaient, et respira à peine jusqu'au moment où le convoi mit à nouveau les gaz. Seulement à ce moment-là, elle se risqua à lever la tête et chercher les autres membres de son équipe dans la clairière.

Elle faillit crier quand Bullfrog lui tapota l'épaule, mais parvint à se taire en se mordant la langue jusqu'à ce que la pulsion passe. Bullfrog attendit patiemment qu'elle se calme avant de lui signifier de suivre Kitten et Skunkboy sur le sentier. « Central, Sparkplug, l'entendit-elle subvocaliser, nous venons de rencontrer l'équipe de la Fondation. Ils sont en VTTs. Terminé.

— Bien reçu, Sparkplug. Central, terminé.

— Où vient de passer notre heure d'avance ? murmura Skunkboy.

— On s'attendait pas à ce qu'ils soient en VTTs, dit Bullfrog. On s'attendait pas à ce qu'ils soient si cons.

— Ils vont nous piquer la prise, Bull, fit remarquer Skunkboy.

— Silence radio, » fut la seule réponse de Bullfrog.


Il fallut une autre longue heure de marche pour que l'équipe d'évaluation Sparkplug rattrape enfin l'équipe de confinement de la Fondation. Le temps qu'ils y arrivent, tout était déjà terminé.

La para-menace, allongée au sol, se débattait contre le filet de fils d'argent. Trois agents de la Fondation étaient blessés, dont deux n'allaient sans doute pas survivre vu la gravité de leur état. Le prisonnier en orange était était assis, à l'écart, son visage couvert de sang et tremblant de peur.

Spider ne pouvait pas quitter des yeux la para-menace capturée. Elle n'avait jamais vu de licorne auparavant. Elle n'était pas aussi belle que ces chevaux scintillants qu'elle avait sur les couvertures de ses dossiers à l'école. Elle ressemblait vaguement à un cheval, et elle avait une corne, mais la ressemblance s'arrêtait là. Aucune gamine de douze ans n'aurait voulu ces écailles tordues, cette crinière de lion

Spider couldn't help staring at the captured parathreat. She'd never seen a unicorn before. It didn't look nearly as beautiful as the shimmering horses that she'd had on the covers of her folders in school. It did look vaguely horse-like, and it did have a horn, but the resemblance ended there. No twelve-year old girl would ever have wanted scabrous scales, a ragged lion's mane, or the tail of an ox on her magical pony.

"Central, Sparkplug," she heard Bullfrog whisper over the comms. "Have made contact with parathreat. The Foundation got to it first. Please advise, over."

"Sparkplug, this is Central. The Foundation cannot be allowed to capture the parathreat alive. Proceed at your own discretion. Please acknowledge, over."

"Central. Sparkplug confirms, Foundation will not be allowed to capture the parathreat. Out."

Spider felt another wave of nausea rise in her gullet. It was the only possible choice. The Sidhe would never countenance having one of their sacred beasts held prisoner by humans: part of the thousand-year treaty between the Fair Folk and the human race included the right to take vengeance upon any human being who violated that pact. What she knew of the Foundation, they would never willingly give up a unique paranormal specimen, either.

Her imagination painted vivid, gory images of trees unfolding into magical doors, and hundreds of lithe, skeletal beings wearing crowns of antlers riding forth on the backs of tigers and stags, wielding swords made of pure starlight. She imagined the ancient peace treaty between humanity and its alternate-universe counterparts broken: all-out interdimensional war. Even if the Wild Hunt was defeated, there was no way that the GOC's Second Mission of concealing the existence of the paranormal from humankind could survive a full-out war with the kingdoms of Faerie…

"Suggestions, team?" Bullfrog asked, interrupting her train of thought.

"Give me a minute to set up. I can put two bullets into the unicorn's head. It's better than letting them take it alive," Skunkboy said curtly.

"Better still if it lives," Kitten pointed out. "There's seven of them still standing. We each take two, the rookie takes one and the prisoner, then we let the target free at our leisure."

"Killing them is going to piss the Foundation off big time," Skunkboy pointed out. "Do we really want to risk that?"

"It's better than letting them piss off the entire Winter Court," Kitten shot back.

"I'm saying, we shoot the unicorn, and all the Foundation gets is a funny looking dead body," Skunkboy retorted. "We—"

"I get it. Spider," Bullfrog interrupted. "Your input."

Damn it. "Wait one," Spider subvocalized. Her head was spinning. This was way too much for her. Her first mission, and she was stuck in the middle of the woods, facing a possible paranormal war, caught in the middle of a choice between pissing off the most powerful of the Faerie Kingdoms, and one of the most powerful human paranormal organizations in the world. Her mind was still reeling from the horrors that could be unleashed this night. To cap it all off, she was wearing a ridiculous skin-tight catsuit, carrying a gun she barely knew how to use, and she was smelling vaguely of pee…

… smelling vaguely of pee…

She carefully took a few steps back from her hiding spot and turned her face away from the Foundation agents. She very slowly undid the zipper on her mask, pulling the garment off over her head. She took a moment to breathe in a deep breath of fresh air, then held the hood up to her face and took a small, experimental sniff.

Yeah. She could definitely smell the faintest scent of urine in the fabric. Some of the piss from the prisoner must have splashed onto her mask while she lay hiding.

"Spider?" Bullfrog's voice sounded curt and impatient.

For the first time in this horrible, irritating, exhausting mission, Spider smiled.

"I think I have a third option," she said.


It took them another half hour to find a decent spot in order to perform the working. In the meantime, Skunkboy reported, the Foundation was taking the time to patch up their wounded comrades and prepare to move the unicorn out by cart.

Bullfrog helped her to drape the camouflage cloth over her head and upper torso, while Spider pulled out her ruggedized tablet computer and brought up her grimoire. The screen was set low enough that it was nearly impossible to read except by the light of her goggles: she brought up the spell she wanted and double-tapped the screen, causing the complicated fractal to appear in all its eye-searing glory.

She took the piss-stained hood and laid it in the center of the pattern, then pulled the black-handled athame from her pants pocket and pricked her left thumb with its tip. A single drop of blood welled up against her skin before falling onto the cloth, causing the fractal image to flare briefly.

She placed the black-handled knife on top of the hood, closed her eyes, and reached out.

She could almost hear the voice of her Applied Sorcery professor now: "The Principle of Contagion is one of the most laws forms of magic, and forms the basis of the oldest workings still taught by the Center. The principle is simple: Once Together, Always Together. The part influences the whole, and two things that have been in contact with each other maintain a magical link with each other. It's the reason why voodoo dolls require hair or nail clippings from the intended victim as part of their construction, why relics of saints and martyrs are revered and treasured, and the basis of an oddly strident memorandum to all GOC male operatives regarding the proper disposal of used condoms after sex…"

A few drops of dried-out urine weren't the best link Spider had ever used, but she'd made do with worse.

D-75213 wasn't a bad man. True, he'd killed a man, but the bastard'd had it coming for what he'd done to his little brother. He'd taken the deal that the man in the black suit had offered him for one simple reason: one month was better than fifteen to life, any way you looked at it. The sooner he could serve his time (whether that time was spent behind prison bars, or serving as bait for monsters out of fairy tales), the sooner he could go home to take care of his mama. At any other time, he couldn't have been convinced to do what Spider was going to make him do, but he'd just nearly been killed by a motherfucking unicorn, and his head wasn't in the right place…

D-75213 wasn't consciously aware of reaching out and pulling up one of the seven silver stakes that held the unicorn down under the net. The unicorn, however, noticed immediately. It tore the net free from the remaining stakes and lunged for freedom. It didn't intend to kill D-75213, but he was in the way…

The pearlescent horn slashed the confused convict in twain and bounded away into the darkness.


"FUCK!" Lombardi shouted, as the creature galloped into the woods. He chased it for a few meters, but quickly gave up, letting out another low curse and shaking his head angrily. "All right, pack it up, boys. This mission's a bust."

"We can still go after it, Max!" Vance shouted.

Max Lombardi wheeled on his protege, grabbing the younger man by the collar. "You want to go chasing after a unicorn without a virgin as bait? Be my guest! I'll even pitch in for flowers at your funeral. Me, I'm packing it up and calling it a night. We've got three down and we've lost our rabbit. We're operationally ineffective!"

"Why the hell did he do that?" Beckett asked. "Why did he pull the stake? He knew what would happen, didn't he?"

"Did he? I don't know. I don't fucking know. All I know is that we're aborting the mission. I'll call it in. God-fucking damn it, what a fucking waste…"

Vance shook his head, but didn't argue further. As the sun rose, the seven remaining members of the Foundation Containment Team packed up the remains of their three colleagues (and one D-Class personnel) and prepared to head back home.


They found the unicorn silently grazing on the short grass at the edge of a ring of mushrooms. It was a surreal sight, seeing that grotesque creature clipping the grass with its sharklike teeth.

Its head snapped up and stared directly at them as Assessment Team Sparkplug stopped at the edge of the clearing. The four of them froze in place, staring silently at the deadly creature.

The unicorn snorted, then slowly walked towards Spider and dipped its head down to her, nuzzling against her outstretched hand.

Spider gulped nervously as the creature rubbed its nose and face against hers, the coppery, ketone-laced stench of its breath wafting all around her like a miasma of death.

Then the sun rose, and it vanished in the blink of an eye, leaving behind a swirling cloud of fireflies that, just as quickly, vanished from view.

"I didn't figure you for a virgin," Bullfrog said softly.

"After my identity reassignment? Yeah. I guess I am," Spider whispered.

She rubbed her face, where the unicorn had nuzzled her. It came away holding a small, glassy scale. The scale itself soon faded away into powder, leaving behind no trace that it had ever existed.

"All right," Bullfrog said, clearing his throat. "We've got a long walk back. Let's get started."


D.C. al Fine closed the mission report and tossed it into her desk, on top of a neat stack of printouts, readouts, and reports.

"All things considered," she said to no one at all, "Assessment Team Sparkplug did better than anyone anticipated."

"The auguries never lie," the Speaker to Humans replied, her image coalescing into view on al Fine's computer screen. "The Silicon goddesses foretold this result."

"As did His Satanic Majesty," whispered Marcus Crowley into her ear. Each word brought with it the scent of brimstone and the undertones of the screaming of the damned. "You were wrong to mistrust their abilities."

"Then why do you sound so disappointed?" al Fine asked.

"We do not—"

The Undersecretary-General opened up another file folder and tossed it into the desk. "The full report of the augury by the Silicon Nornir," al Fine said. "And don't ask where I got it. I'm not going to tell you. The Nornir did predict a 95% chance of mission success. But they also predicted a 50% chance of increased tensions with the Foundation. Which is interesting, because there are other teams that had around the same chance of mission success, but much lower chances of pissing off the Foundation."

"And as for you… the Satanic Scientists have always objected to the Coalition's maintenance of the Arthurian Charters with the Kingdoms of Faerie, haven't they?" al Fine went on. "And the most likely scenario if Team Sparkplug didn't manage to piss off the Foundation was increased tension with the Fae. And suddenly and coincidentally, I have two organizations who have never given each other the time of day forming a voting bloc to push the Council to have me put Team Sparkplug back in the field. Interesting."

"I don't know what you're implying—."

"I'm not implying anything. I'm saying it outright. Don't use PHYSICS Division to advance your own personal agendas again," al Fine said curtly. "If I ever get another whiff of that from either of you…"

She raised her hand and tapped a button. Immediately, the images of both Marcus Crowley and the Speaker to Humans flinched as two Strike Teams appeared out of thin air at their respective locations, deactivating their invisibility cloaks and raising their rifles to their shoulders.

"… I know who you are and where you are," she concluded. "The next time you see these guys, it'll be the last thing you ever see."

"You can't—"

"The hell I can't. First and Second Mission priorities. 'Survival of the Human Race' and 'Concealment of the Paranormal World' trumps protecting the lives of two individual humans. This meeting is adjourned."

She tapped her keyboard a second time. The Strike Teams lowered their rifles, re-engaged their invisibility cloaks, and faded back into the darkness.

The last thing D.C. al Fine saw before the representatives from the Silicon Nornir and the Church of Satan (Scientist) vanished from her computer screen were the angry and astonished expressions on their faces. They wouldn't soon forgive this.

Then again, neither would she.


"We now begin the most important phase of any mission," Bullfrog said, raising his beer mug. "Post-mission beers with the team. To a successful mission, and none of us getting hurt or killed!"

"And to a piss-stained mask saving the day," Skunkboy added.

"Hear hear."

The four team members clinked glasses and took long sips of their foamy brew: Lucky Killigan's house draft. The bar didn't exist on any maps or in any directories: technically, it was an illegal operation, without a liquor license. Given that the owner, bartender, and all the guests were all GOC operatives, the local government were understandably lax to bust them.

Spider took another long sip of her beer, savoring the cold, bitter brew, before putting the glass down and clearing her throat. "I don't want to be morbid," she said delicately, "But there is something I've been wondering."

"Go, Spider," Bullfrog said, pouring himself another beer.

"How did Beagle die?" Spider asked.

The other three members of the team froze in place. "You mean you don't know?" Skunkboy asked.

"His file just said 'Killed in Action.' It didn't say anything more than tha—"

"He got eaten by a dragon," Kitten said.

"Technically, a Non-Autocthonic Lifeform from another dimension…" Skunkboy pointed out.

"It was three hundred feet long. It had scales, it flew, and it breathed fire."

"It didn't technically breathe fire. It spat a colloidal white phosphorus and sodium—"

"Dragon," Kitten insisted.

"Fine, it was a dragon." Skunkboy said. "In any case, it ate him."

"Roasted him alive and ate him like a piece of popcorn chicken," Kitten agreed.

"You know what his last words were? 'Hang on, you guys. I've got this.' What a fucking idiot."

"To Agent Beagle." Bullfrog said, raising his glass again. "The bravest, most glorious, most fucking idiotic man I ever met."

"Hear hear."

They clinked glasses again and drank.

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Original : Assessment, de DrClefDrClef.
Traduit le x décembre 2016.

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